Ouvrir les portes d’un retable d'Ayacucho nous amène à découvrir les traditions et les coutumes du monde andin. En regardant de près les petites pièces travaillées délicatement à la main, on se connecte avec les fêtes populaires, les manifestations religieuses ou les événements historiques pour finalement se sentir faire partie d’eux. Chaque retable est travaillé avec une grande esthétique, ce qui fait que chacun soit spécial comme authentique.

 

Déclaré comme un Patrimoine Culturel de la Nation, il s’agit d'une des plus grandes expressions de l'art péruvien et une ancienne tradition andine qui reste en vigueur de nos jours. Bien que son origine remonte au moment de la colonisation à l'arrivée des espagnols qui ont apporté avec eux des chapelles portables et des crèches - ou des « bethléems » -, ce sont les artisans d'Ayacucho qui ont apporté les techniques du modelage et de la sculpture, qui constituent un héritage culturel.

 

Crédit: Enrique Castro-Mendívil / PromPerú.

 

L'évolution d'un art

 

Le retable a ses origines dans les vieilles caisses en bois appelées des « Caisses de Saint-Marc » (Cajas de San Marcos) qui contenaient des statues de saints et qui furent utilisées par les prêtres espagnols dans le processus d'évangélisation des peuples andins. De même, elles s’utilisaient pour protéger les maisons et les voyageurs qui les emmenaient avec eux.

 

Au fil du temps, ce monde magico-religieux a cédé la place pour la représentation de scènes de la vie quotidienne. Pendant les années ‘40, les artisans d'Ayacucho ont entamé une transformation artistique dans la fabrication de retables en prenant en compte des nouvelles thématiques telles que les fêtes patronales, les danses traditionnelles, les combats de coqs, les corridas, les événements patriotiques, entre autres et qui peu à peu ont acquis une grande importance. Ces nouvelles formes de manifestation se caractérisent maintenant par leur valeur esthétique et non plus par leur caractère rituel.

 

L'un des principaux promoteurs de cette tendance fut l'artiste d’Ayacucho Joaquín López Antay (1897-1981) qui dès son très jeune âge, a eu le défi de créer de nouvelles pièces, qui ont fini par devenir de véritables œuvres d'art. À partir de son travail, les scènes traditionnelles ont fait la thématique originale de ces caisses devenues une des empreintes de  l'identité nationale.

 

Crédit: Alex Bryce / PromPerú

 

Le pays du retable

 

Chaque année, des milliers de touristes nationaux et étrangers visitent la région d'Ayacucho pour apprécier les techniques et pour apprendre les secrets des maîtres artisans. La localité de Quinua est considérée comme la « Capitale des maitres de retables » (Capital de retablistas) par le grand nombre d'artistes renommés qui y vivent.

 

Actuellement, l’achat des retables d'Ayacucho est un important moteur touristique ainsi qu'un objet d'exportation d’importance. Des artisans de tout le Pérou exposent leurs pièces dans des foires nationales et étrangères avec le but de diffuser cette expression artistique importante aux quatre coins du monde.

 

Le renseignement

 

Les retables sont de forme rectangulaire et en bois de cèdre. Bien qu'il n'y ait pas de mesures officielles, les modèles classiques mesurent entre 32 cm de haut et 26 cm de longueur avec les portes déployées. À l'intérieur sont placées les figures travaillées avec une pâte mélange de pomme de terre, de plâtre céramique et de poudre fine. Le dos de la caisse est généralement scellé par du bois léger et les portes sont fixées à la caisse avec des bandes en cuir.

 


Source: EFE / Turiweb / Andina / Pérou 21

 

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